À minuit je regarde quelques commentaires sur Facebook. Chacun prend parti selon des préférences que je connais déjà. Pas envie de cela. Dire autre chose. Être subjectif pour sortir de la fatigue qui me reste de ce débat médiocre.
À minuit je regarde quelques commentaires sur Facebook. Chacun prend parti selon des préférences que je connais déjà. Pas envie de cela. Dire autre chose. Être subjectif pour sortir de la fatigue qui me reste de ce débat médiocre.
Il y a deux fêtes de la Saint-Jean. La plus citée est la Saint-Jean d’été, le 24 juin. C’est le moment de la plus grande force de la lumière solaire pour l’hémisphère nord. Non seulement le jour est long mais la lumière produit la chaleur qui fait pousser les végétaux vers l’extérieur. C’est la fête de Jean le baptiste, le convertisseur d’âmes, l’artisan de la mutation, celui qui annonce la lumière proche.
Ce n’est rien 49 minutes. Sur une vie c’est un météore. La traversée d'une ville moyenne. La durée d’une série télévisée. Une heure de classe. L’écoulement d’un album de musique. Quoi encore? Le trajet Cluses-Bellegarde. La lecture d’un magazine.
Il y a la lumière.
Un peu plus mouillée. Oh, à peine! Une trace d’aquarelle sur les feuilles fléchissantes.
Ce matin un banc de brume septembruaire était posé sur Annemasse. Le soleil montant lui faisait des tuyaux d’orgue avec ses rayons, ou des pieds de travers, en éventail. L’air était presque frais.
Ce peut être fermé. Bouché de tous côtés. Pas d’issue, rien qui sauve. On ne peut que rester là, comme une pierre, à regarder les mouettes folles emportées par la bise et des squelettes noirs lancer leurs bras vers un ciel couleur de fer gris. La terre ne bouge pas. Elle sait. Elle connaît le pire. Elle se souvient.
Décembre. La nuit n’en finit pas de s’allonger. L’air a fraîchi. La force du ciel recule encore. Les marmottes sont à l’abri et les corneilles dévalisent des poubelles colorées dans le gris du matin. Cet automne qui s’allonge, et s’allonge encore, et cette terre qui prend froid: bientôt nous serons au fond de la nuit.
Pourtant ce décembre nous joue un tour: il commence dans la douceur. Pas de gel, pas de vraie froidure. Un ciel clair au soleil caressant.
Il y avait cette lumière qu’on aurait dit tombant des nuages. C’était comme une pluie fine, une bruine partout égale. Entre les troncs, sur les prairies, elle restait suspendue. Elle se posait sur le bas des robes et sur les épaules.
Novembre. Le jour se serre. La nuit s'étend. Etrangeté de l’inclinaison de la Terre. Une vague de lumière qui monte vers l'été puis se replie sur l'hiver.
La rentrée du soir se fait aux réverbères.
Les jours de pluie des serpents brillants glissent sur les ombres barbares des trottoirs. La lumière est incline, de couleur pâle, rose ou ambre selon les luminaires.
Terre! Terre! semblent crier les amants disparus.
«La jeune morte saute à pieds joints dans une flaque de lumière.»
Quinze ans après elle n’en finit pas. Elle n’en finit pas d’habiter sa vie. Sa vie à lui, qu’il a choisi d'habiller de mots pour en comprendre la nudité lumineuse. Quinze ans après «La plus que vive», elle n’en finit pas de mourir. Et lui de vivre.
D‘abord il y a la lumière. Cette lumière posée sur le monde. On la devine partout: sur les routes chaudes; ruisselant des feuillages; dans l’ombre même des arbres et des maisons. L’été, c’est la lumière posée sur le monde comme une éternité.
On ne peut pas vraiment dire où nous sommes dans l’univers. Sauf bien sûr dans la galaxie de la Voie lactée. Mais sommes-nous près du centre, de l'univers, s’il y a un centre? Ou en bordure? Et dans ce cas qu’est-ce qu’une bordure d’univers?
Je ne sais pas comment ils en sont arrivés là. Je veux dire: les physiciens et les mathématiciens. Comment ils ont pu déjà imaginer, puis calculer, puis créer des instruments pour mesurer l’infiniment petit.